Educateur équin
Lans Nevez

Stage  éthologie

On ne sait jamais avec les chevaux

            Des amis, des propriétaires/gardiens de chevaux, m'interpellent et me demandent ce qu'ils doivent faire si leur cheval fait ceci ou cela. La première réponse qui me vient à l'esprit, et la plus juste, est "je ne sais pas". Pas très "professionnel" n'est-ce pas? Et pourtant c'est la vérité. Bien entendu, je ne laisse pas ces demandes sans réponse, mais je vais, par le biais de cet article vous montrer, démontrer pourquoi « je ne sais pas ».

 

            Il y a deux postulats de base forcément;

             - selon moi, le cheval est un être vivant, sensible, intelligent et chaque individu est unique au même titre que vous et moi.

           - la communication entre les hommes est compliqué:

Entre : - ce que je pense ... - ce que je veux dire ...- ce que je crois dire ...- ce que je dis ...- ce que vous avez envie d'entendre - ce que vous croyez entendre ...- ce que vous entendez ...- ce que vous avez envie de comprendre ...- ce que vous croyez comprendre ...- ce que vous comprenez ...

Il y a dix possibilités pour que nous ayons des difficultés à communiquer, mais ... essayons quand même ! Edmond Wells

           Donc expliquer à l'homme le comportement que l'on doit avoir face au cheval dans telle ou telle situation n'est pas simple. Ceci étant dit, voici pourquoi "je ne sais pas".

 

Prenons l'exemple d'une simple demande telle que la flexion d'encolure: Cheval au licol dans un manège.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LISTE NON EXHAUSTIVE.

 

       Vous remarquerez que les mots « peur » et « douleur » reviennent souvent. C'est, sans aucun doute, l'état de la majorité des chevaux que j'ai pu rencontrer. Plus ou moins peureux, plus ou moins douloureux. Les peurs ou les douleurs peuvent avoir différentes origines : mauvaise expérience du sevrage, du débourrage, d'un cours de dressage, d'un saut. Il faut également savoir que la peur peut créer des douleurs et que la douleur peut créer des peurs.

 

       Nous n'en sommes qu'à une simple demande de flexion que le cheval fait.

        Il n'est donc pas toujours facile de répondre juste car pour un même problème, il y a une multitude de réponses possibles :

        - le cheval est « lourd » car il n'est pas attentif, il regarde ailleurs pour voir comment il peut s'échapper, il veut s'échapper car il a peur puisqu'il a mal ( une proie est plus craintive lorsqu'elle a mal).

        - Le cheval est « lourd » car il est blasé

        - le cheval est « lourd » parce qu'il fait le mouvement doucement car il a une douleur dans l'encolure ( mais il n'a pas peur, comme dans la première réponse) et ainsi de suite...

 

     Pour en revenir aux postulats, il faut vraiment prendre le cheval comme un individu a part entière, avec SA personnalité, dans SON environnement et à l'instant où l'on est avec lui.

       Que dire à l'humain qui lui sert de gardien ? Ton cheval a peur . Comment va-t-il l'interpréter ?

 

       C'est en côtoyant le cheval que je vais voir, ressentir ce qu'a le cheval. C'est en côtoyant le propriétaire que je vais trouver les mots pour bien me faire comprendre.

         Lorsque je n'ai pas la chance de voir de près ni le cheval, ni le propriétaire, je ne peux faire que des suppositions et des suggestions. Cela fonctionne mais cela reste beaucoup moins précis, plus aléatoire.

 

       Voici donc les raisons pour lesquelles je dis si souvent « Je ne sais pas ».